Le Judo-club Baudimont a un statut à défendre et un avenir à inventer
Fort de ses trois cents licenciés, le Judo-club Baudimont est le premier du département. Ses résultats sur la scène internationale interpellent et donnent la force aux sportifs et autres bénévoles de franchir un palier.
JUDO
Il y a cinquante ans, en 1970, dans le quartier Baudimont, près de la place Verlaine, le Judo-club Baudimont voyait le jour. Cinquante ans plus tard, après avoir emménagé au dojo Hervé-Liénard, le club de Frédéric Lesoing, l’actuel président, se porte bien.
Nous sommes premier club du département, sur cent, et trente-troisième français.
« Je pense que nous avons fait nos preuves, conçoit David Pecquart, un des trois entraîneurs. Nous sommes aujourd’hui premier club du département, sur cent existants, et trente-troisième français. Nous pouvons même nous vanter d’une sixième place en France dans la catégorie des cadettes. »
Le fruit d’un travail de longue haleine, mais aussi d’un changement des mentalités il y a un peu plus d’un an, quand le club décida de franchir un palier. « Nous n’avons que six mille euros de subventions par la municipalité, poursuit Pecquart. C’est insuffisant pour pouvoir accompagner nos champions en herbe que l’on retrouve désormais sur la scène internationale. » Du coup, autour d’Abdellah-Ali Khiter, le club s’est mis en quête de partenaires.
« Le club n’était pas connu dans le quartier, relève d’Abdellah-Ali Khiter. Nous nous sommes rapprochés des enseignes du quartier et celles-ci nous donnent un bon coup de main. » Une bonne dizaine de partenaires accompagne donc une structure qui ne demande qu’à grandir.
LE PRÉSIDENT PASSE LA MAIN
Le club, fort de trois enseignants, propose deux à trois séances hebdomadaires à ces jeunes judokas âgés de 3 à 70 ans. « Il y a ceux qui font de la compétition, explique David Pecquart, et ceux qui sont là pour le loisir. Nous avons aussi créé une structure de taïso, pour le renforcement musculaire, une discipline qui plaît énormément aux femmes. »
Le club ne manque pas non plus de projets, puisqu’il va envoyer, du 11 au 24 juillet, une douzaine de personnes à Tokyo, au Japon, pour un stage avec des jeunes de 15 à 18 ans qui sont l’avenir du club.
En juin, le JCB pourra aussi bientôt compter sur un nouveau président puisque Frédéric Lesoing, après douze ans à sa tête, passera la main. Jacky Lawniczak prendra la suite : « Je pars pour une olympiade, en restant dans la lignée de l’excellent travail qui est réalisé depuis quelques années maintenant. »
Des pépites au sein du club
Même au judo, l’argent commence à faire son apparition au quotidien. Avec Clara Galludec et Liza Gâteau, le club peut compter sur deux pépites qui font parler d’elles au plan international.
« Si nous avons décidé de changer notre fusil d’épaule en allant à la pêche aux sponsors, c’est parce que certains clubs français étaient prêts, moyennant finances, à nous prendre Liza et Clara. Il a fallu donc réagir pour préserver notre travail », explique David Pecquart.
Liza Gâteau présente un beau palmarès avec une troisième place européenne en 2017 et une cinquième place aux Mondiaux. Quant à Clara, 16 ans, elle vient de gagner le tournoi de Cannes, véritable répétition des championnats de France, et de terminer troisième d’une manche de Coupe d’Europe en Italie.
« Elles sont notre vitrine, mais derrière, il y a un train de petits champions qui arrive… » Suffisant pour préparer l’avenir et donner aux deux filles les moyens de réussir. « Nous les aidons financièrement car elles sont dans des sections sport études et cela représente un coût important pour les familles. Elles pourraient très bien intégrer l’INSEP dans les mois qui viennent. » Et lorgner sur Paris 2024 ou Los Angeles 2028. « C’est un parcours linéaire effectivement, même si le judo demande beaucoup de travail et de sacrifices. Ce sont des filles qui s’entraînent quinze heures par semaine et qui vivent judo à temps plein. »
BESOIN D’UN COUP DE POUCE FINANCIER
Le club leur propose donc un projet de vie, un projet sportif, mais aussi un projet financier. « C’est le vrai nerf de la guerre. Je souhaite vraiment que nous soyons regardés autrement par les décideurs locaux, communautaires, départementaux et régionaux. Notre formation est connue et reconnue. Mais il nous faut clairement un coup de pouce supplémentaire pour franchir un cap. Nous faisons tout de même rayonner la ville d’Arras, la CUA, le département du Pas-de-Calais et la région des Hauts-de-France au travers de nos résultats. On ne devient pas vice-champion de France par équipes en cadettes, un résultat historique dans la région, sans travail ! »
En Chiffre
300 Le nombre de Licenciés de 3 à 70 ans
135€ Le montant de la cotisation à l’année + 40€ Le prix de la licence
6 000€ Le montant de la subvention municipale
70 000€ Le budget du club Entre subventions, cotisations, partenariat et événements