Le judo, un sport olympique qui estime être « le parent pauvre » du sport local

Le Judo-club Baudimont, le plus gros club du Pas-de-Calais en nombre de licenciés, peut être fier d’avoir formé plusieurs champions. Néanmoins, l’annonce d’une baisse de la subvention de l’État influe sérieusement sur le moral des troupes.

David Pequart, diplômé d’État, se dit agacé par le peu d’intérêt que suscitent, chez les élus, des clubs comme le sien.
David Pequart, diplômé d’État, se dit agacé par le peu d’intérêt que suscitent, chez les élus, des clubs comme le sien.

Avec 310 licenciés lors de la dernière saison, le Judo-club Baudimont peine à trouver de la place pour tous au dojo Hervé-Lienard, route de Saint-Pol. Pourtant, le plus gros club du département ne se sent pas le plus aimé des clubs sportifs locaux… « Des clubs comme celui de Boulogne ont dix fois plus de subventions municipales que nous n’en avons de la ville (5 000 € par an). À Wattignies, ils sont 230 licenciés et touchent 13 000 € ! Il y a des moments où il faut se poser la question des comparaisons, des résultats sportifs et de ce que l’on apporte aux gens », rappelle David Péquart, diplômé d’État.

Faudra-t-il augmenter le prix des licences ?

La baisse annoncée des aides de l’État pour certains clubs n’enchante guère, d’autant que le club arrageois explique attend toujours la subvention de l’an dernier. Une aide qui correspond à 8 % du budget annuel. L’organisation de la fédération française de judo est un exemple, mais on craint aussi pour les sections sportives dans les collèges et lycées, et pour le financement des encadrants. Avec 235 licenciés en début de saison, le club risque de confirmer l’intérêt qu’il suscite auprès des jeunes et des moins jeunes, et ce malgré la concurrence du football chez les plus jeunes. Le club aux trente-sept ceintures noires fait déjà des économies et bénéficie de quelques sponsors. Il se demande s’il ne faudra pas augmenter les licences : 170 € par an actuellement dont 38 € sont reversés à la fédération pour financer l’arbitrage, l’organisation des compétitions, etc. « À force de rogner, nous ne pourrons plus aider nos compétiteurs à se déplacer. Ils n’ont pas tous des parents pour le faire », précise Jean-Yves Romand, trésorier. Le club présidé par Frédéric Lesoing se sent à l’étroit dans l’espace qu’il doit partager avec d’autres clubs plus petits. Il espère retenir l’attention de la municipalité, notamment en termes de subventions.

En plus des compétiteurs réguliers en coupe et championnats de France (juniors, cadets), c’est le parcours de Lize Gatteau qui retient l’attention depuis des années : troisième aux championnats d’Europe et cinquième aux championnats du monde.