Judo : la Coupe de France, avec l’Arrageois Aimen Badache, c’était la ippon Expo !

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Par Grégory Lallemand
Publié: 27 Mars 2024 à 15h45

Médaillé d’or en moins de 60 kilos chez les minimes, l’Arrageois Aimen Badache a réglé ses sept combats par un ippon. Un sacre national qui confirme tout le bien que ses proches et ses encadrants pensent de ce gamin de 14 ans promis à un bel avenir. C’est aussi une jolie récompense pour le Judo-Club Baudimont Arras qui l’a vu éclore.

Dans la voiture qui le ramenait de Villebon, dimanche soir, Aimen Badache avait les yeux rivés sur son portable, à lire les messages de félicitations. Serein mais heureux. « Ce n’est pas un vantard, c’est quelqu’un de discret, sourit Sabrina. Mais il était quand même très content. » La maman du judoka a en revanche eu bien du mal à contenir son émotion. Dès sa victoire en huitième de finale, après un quatrième ippon en autant de combats, des larmes ont coulé. « L’année dernière, il s’était arrêté à ce stade de la compétition. » Alors, quand, en finale, après avoir été mené d’un waza-ari, il a porté là encore l’estocade sur une nouvelle marque ultime, les mouchoirs du bonheur sont ressortis de la poche. Et la fierté a évidemment envahi tout le camp d’Aimen, dont Nadjim, le père, lui aussi judoka.

Au final, l’une des plus grosses frayeurs du week-end aura été les 60,2 kilos affichés la veille de la compétition, ce qui imposa à l’Arrageois de ne pas trop se lâcher à table, et finalement retomber à 59,8 kilos le lendemain pour la pesée. « Aimen est un enfant qui atteint toujours ses objectifs, reprend Sabrina. Par rapport à son âge, il est très avancé. Il a une grosse force intérieure. »

D’Arras au Pôle espoirs de Rouen

Un mental solide, il lui en faut, lui dont les qualités l’ont amené à quitter le cocon familial blotti à Anzin-Saint-Aubin. Sa destination ? Rouen depuis septembre. Né au judo à l’âge de 5 ans au Judo-Club Baudimont Arras, cet enfant originaire du quartier du même nom franchit les étapes une à une. Son niveau l’envoie d’abord à Fruges, puis en Normandie où se trouve le Pôle espoirs. « C’est vraiment un garçon sérieux, assidu, qui venait à toutes les séances, pose David Pecquart, son entraîneur à Arras. Pour sa progression, il avait besoin de s’entraîner tous les jours, notamment pour la préparation physique, ce que lui offre le cadre rouennais. »

En tout, Aimen Badache avale 16 heures de tatami par semaine. Ce qui ne fait pas peur à ce fan de la légende du judo japonais Toshihiko Koga, champion olympique 1992, et du footballeur Cristiano
Ronaldo, deux gros travailleurs qui ont touché les sommets en donnant tout pour les atteindre.
Le week-end, Aimen revient à Arras, pour profiter de son frère de 11 ans et de sa soeur de 5 ans. « Je suis une maman, je suis forcément fière de mon fils », conclut Sabrina. Toute sa famille a de belles raisons de l’être.

Aimen vu par… David Pecquart, son coach à Arras

Ses qualités
« Aimen a tout, c’est-à-dire les trois points importants dans le sport. À savoir : le mental, l’esprit combatif et la technique. C’est un garçon doué techniquement. Lors de ce week-end de Coupe de France, il a remporté tous ses combats par ippons. Mais surtout, ce ne fut jamais sur la même technique. Il guette et trouve vite la faille chez son adversaire. Il a de vraies facilités, de compréhension d’abord, puis d’exécution. »

Ses axes de progression
« Il doit faire plus attention à sa garde dès le départ des combats, ce qu’on appelle le kumi-kata. Il a tendance à se laisser volontairement dominer pour ensuite aller chercher le contre sur son adversaire. En finale, dimanche, il a été mené et la finalité aurait pu être bien différente. »

Ses perspectives
« Il m’a dit, après la compétition, que c’était 20/20. Je lui ai dit que non, ça ne l’était pas. Le but doit toujours être de progresser. Il faut toujours avoir un œil sur les aspects négatifs d’un combat, même quand on l’a remporté. Mais Aimen est un garçon très intelligent, qui enregistre très vite. Il a encore des choses à assimiler, bien sûr. Mais il ira très loin, j’en suis persuadé. »